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XIV ème ----------->  XVII ème siècle

..........Si l'on peut suivre la variété de la toponymie de l'amphithéâtre pendant le Moyen-Age, depuis le XIème siècle, aucune description du monument romain pendant cette période ne nous est parvenue.

..........Dans les plus anciens textes en latin (1073-1085), comme le cartulaire de St Seurin, la seule dénomination d' "arenas" ne donne aucun détail sur les ruines du monument. C'est vers 1365 qu'apparaît la dénomination "Palacium Galiana" (J-A Brutails "Mélanges" A.M.Bx Gif1.jpg (23761 octets) 10/28) et si en 1395 le même cartulaire de la collégiale indique des vignes "in clausa de la tauga propre Palacium Galiane", aucune description de ces lieux antiques n'existe dans les documents anciens.

..........L'absence de précision sur les ruines se retrouve dans les textes en gascon (où l'amphithéâtre est dénommé las arenas, lou Palay Galian, lo Palays Galiana …) dont la lecture nous apprend qu'en 1426 "Johan de Bracunhac demoran a rue Pey-de l'Ostau de la parroquia Sent Remedy " possède "de tot aquet trens de binha qui es en las gravas de la bert la Palays Galiana ".

Illustration F : Bordeaux vers 1450 d'après le plan de L.Drouyn


..........Ce Johan de Bracunhac était-il un ancêtre du poète Pierre de Brach, né à Bordeaux en 1548, Conseiller du Roi, Contrôleur de la Chancellerie, et qui va laisser avec ses "Oeuvres poétiques" une description précise des ruines romaines ?

Ainsi nous ne pouvons arracher qu'avec peine
De cette antiquité qu'une chose est certaine
Comme aussi nous n'avons rien qui soit assuré
De notre amphithéâtre au grand tour sénestré
Duquel le bâtiment ayant la forme ovale
Devait avoir six murs qui par distance égale
Encernaient sa rondeur. Le premier mur passait
De hauteur le second et le tiers paraissait
Encore plus petit et ainsi compassé
Chaque muraille était plus haute que l'autre abaissée
Jusques à la sixième, ayant toute leur tour
Garni de grands arceaux qui perçaient à jour
L'un arceau devant l'autre ayant libre la vue
Par tout l'amphithéâtre en sa ronde étendue.

En cet amphithéâtre encore sont demeurées
Prises sur ses deux bouts deux superbes entrées
Chacune en ses six murs ayant six arcs voûtés
L'un sur l'autre en rondeur plus hautement montés,
Sa matière est de pierre en mélange de briques
Et plate sa façon à la façon dorique

..........Pierre de Brach ami de Montaigne, jurat et avocat, poète humaniste imprégné de culture antique (il traduit le TASSE) est le contemporain d'Elie Vinet qui travaille à reconstituer le passé de Bordeaux et à restaurer les restes du patrimoine gallo-romain de la ville; dans "le discours de l'antiquité de Bourdeaus présenté au roi Charles IX" (texte en Français de 1564) E.VINET donne une idée précise de l'ampleur du monument et en propose l'illustration :

" Le Palais Galliène fut iadis un bel amphithéâtre a quatre cens pas de la ville de ce temps la. Il avoit sis murailles, l'une autour de l'autre, de trois grans pies d'espoisseur et de la viennent les autres en s'abaissant peu a peu iusques a la dernière du dedans qui n'a plus de deux pies d'espoisseur. Entre lesquelles deus i a encore de nonante sis pies.
Il i a deus portaus, un a chaque bout par ou est la longueur de l'amphithéâtre:
Laquelle longueur, dedans la sisiesme muraille a trois cens pies d'autant que i ay pu reconoistre: la longueur prise par le milieu de cete longueur, deus cens trente pies, ainsi que les amphithéâtres se faisoint de forme d'œuf ancienement "

..........Sur le plan de Bordeaux que Vinet présente au Roi Charles IX en 1565 le Palais Galien est déjà très largement ruiné et ouvert de larges brèches (G).

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IllustrationG: Le Palais Galien, par Elie Vinet. Gravure sur bois, XVIème siècle. Photographie A.M.Bx XIX O/15



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